Voiliers de travail du monde
Caïque
- n.f.– orth. caique (ang.), caic, caicq, caik (17e) - étym. du turc "kaik", bateau à rames. 1. Bateau de pêche à rames, long et étroit, du Bosphore et de la Méditerranée orientale. Sa longueur variait de 13 à 22 m, avec un ratio L/B de 5. A l'origine, c'était une embarcation servant d'annexe aux galères levantines. La coque avait une ceinture basse, souvent surélevée par une toile amovible, un avant allongé, un bouchain rond et un arrière élevé, avec un mât avec voile à livarde et deux focs. Elles étaient surnommées au 17e siècle les barques des cosaques.Il y avait en fait quatre types de caïques, les Pereme, Caïques de marché, Pyade et Caïques royaux (voir ces noms). 2. Embarcation de pêche de l'Algarve (Portugal), de dimensions très variables (dimensions moyennes (LHT: 16 m, B: 4 m, C: 1,40 m). Elle est pontée aux extrémités, avec trois écoutilles. Elle est gréée avec deux mâts à voiles latines. Le mât avant a une quête en avant, le mât d'artimon, une quête en arrière. Ces caïques descendaient jusqu'au Maroc. caïque du Portugal (DR) 3. Embarcation non pontée de Haute-Normandie aux 19e et 20e siècles, à tableau. La coque, bordée à clins, a deux extrémités presque droites (dimensions moyennes : LHT: 6 à 10 m, B: 3 à 3,50 m, C: 1,60 m). Elle porte trois mâts : un mât de misaine droit avec une voile au tiers amurée comme un foc à l’extrémité d’un long bout-dehors incliné vers la bas, un grand mât avec une voile au tiers et éventuellement un hunier, et un tapecul classique. Ces bateaux étaient conçus pour être tirés sur la plage, d’où leur robustesse. caïque d’Etretat (A. Clouet) Il subsiste quelques exemplaires traditionnels relativement récents : La caïque exposée en arrière de la plage d'Étretat La «Vierge de Lourdes» de Fécamp construite en 1949. Depuis sa restauration en 1992, elle participe à des regroupements de vieux gréements, par exemple, lors de la commémoration du centenaire du trois-mâts «Duchesse Anne» en 2001. La «Notre-Dame de Bonsecours», exposée au Musée des Terre-Neuvas à Fécamp. note : L'abbé Cochet qui écrit en 1850 à propos de la pêche à Étretat n'emploie pas ce mot, mais celui de clinque (Abbé Cochet, Petite histoire d'Étretat, Éditions PyréMonde (réédition), 2006, p. 88 - 101) 4. En France, au 17e siècle, la caïque est l'annexe des galères. Dassié la décrit ainsi "un caïcq avec son timon, orgeau, arbre, entaine, voile, batayoles de bois garnies de ses verges de fer pour le tendelet, & douze rames en service". caîque de galère (Gueroult du Pas) 5. Toujours en France, quelques caïques furent armées au début du 19e siècle, avec un canon de 18 à l'avant. Il est à noter que certains auteurs la décrivent comme un bateau de 12 mètres, très fin, aux extrémités pointues, annexe des galères, et se déplaçant à l’aviron. 6. La caïque grecque est connue sous plusieurs noms aux 19e et 20e siècles selon son gréement (bratsera, savouradika, saccoleva, gagava, sfongaradiko et paragadiko) et sa coque (trebandiri, perama, varkala, tsermiki, gatzaos). A la limite on peut dire que la seule caractéristique commune de ces caïques est la taille qui tourne toujours autour d'une dizaine de mètres ou moins.
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